Toulhoat

dimanche 8 mars 2015

Jean-Pierre MILLOT, un artiste à découvrir...

                          ...ou, à redécouvrir !


Je possède quelques pièces signées JP Millot, un artiste pour lequel l’Encyclopédie des Faïences de Quimper ne propose aucun renseignement. J’ai donc entrepris quelques recherches et j’ai fini par retrouver Jean-Pierre MILLOT qui a bien voulu me raconter son "épisode" Keraluc !


Aux Beaux-Arts de Quimper. 

Après avoir obtenu son diplôme des Beaux-Arts de Quimper en juin 63’ et sur proposition de Jos Le Corre, Jean-Pierre Millot s’est retrouvé dans le bureau de Marie-Thérèse Chauveau (Gestionnaire) avec Pol Lucas (Directeur technique) pour un entretien à la suite duquel, il allait signer un contrat de "décorateur sur céramique". 

Lancé dans le bain directement et n’ayant pas eu de maître d’apprentissage, JP Millot a été très marqué par l'habileté des peinteurs et surtout par la qualité du travail d’André L’Helguen, dont il reconnait qu’il fut un modèle d’inspiration qui se traduisit dans ses premiers décors… 

Son statut d’artiste indépendant lui permit de profiter de l'infrastructure de Kéraluc (choix des pîèces qu’il voulait travailler, disposition d’un émailleur pour mettre la couverte blanche, choix des colorants, enfourneurs maison et aussi l’aide des représentants de la maison qui proposaient ses pièces dans les commerces spécialisés de la Bretagne. 

De ce fait, JP Millot n’eut jamais à faire de la série et put se consacrer pleinement à son activité de création de décors en ne réalisant que des pièces uniques.


Collection JP Millot 

Après quelques mois de tâtonnements, JP Millot va développer son propre style basé sur le jeu des camaïeux de couleurs ainsi que sur la technique du grattage (technique à travailler du bout des doigts, puisqu'elle consistait à graver, donc enlever la couche superficielle des colorants, sans toucher à la couverte blanche, sinon, on était certain d'avoir des retraits à la cuisson... D'où non commercialisables, et croyez moi, j'en ai gravé trop profond un certain nombre avant d'avoir la main ; dixit JP Millot).



Collection JP Millot 

Ce type de décor va être apprécié de la clientèle et les commandes vont arriver… 

A cette époque, le nombre de pièces produites est assez conséquent et JP Millot gagne correctement sa vie car le salaire est proportionnel au nombre de pièces vendues ! Toutefois, le salaire fluctue d’un mois à l’autre… 

Les commandes : des services à café pour lesquels il faut décorer des dizaines de tasses, soucoupes et autres pièces… On n’est pas très loin de la série et cette petite contrainte, avant qu’elle ne devienne lassitude va certainement jouer un rôle dans le choix d’orientation que l’artiste va donner à sa carrière… 

La lassitude de certains décors répétitifs et le besoin d'une stabilité financière vont conduire JP Millot à poser sa candidature à un poste de maître auxiliaire, qui sera accepté de suite, le contraignant à démissionner de Kéraluc en septembre 1966.
(Déjà, comme étudiant aux Beaux-Arts de Quimper, le directeur Robert Villard, m’avait confié une classe d'enfants le jeudi après-midi. J'avais aimé cette expérience et peut être cela a-t-il joué dans mon choix futur.../dixit JP Millot

Au cours de ces trois années passées à la faïencerie, JP Millot va côtoyer les artistes de la maison (les "ainés" : Toulhoat, Yvain et L’Helguen) et se liera d’amitié avec Horellou et Courjault. 

JP Millot va quitter le Finistère pour l'Ille et Vilaine où il va devenir professeur d'art appliqué en lycée professionnel, puis chargé d'inspection (6ans) avant de terminer sa carrière en lycée technique. 

Actuellement en retraite, il peint et continue à enseigner le dessin et la peinture au sein d'un atelier d'adultes.







1 commentaire:

  1. Robert Villard, directeur de l'école des Beaux-arts de Quimper de 1946 à 1968.

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